Résumé

Le poème « Les Bijoux » de Charles Baudelaire, condamné par la censure du Second Empire, invite le lecteur à assister à un défilé d’images concernant une femme de couleur brune, ornée de bijoux et fardée, qui offre au regard spectateur sa nudité en dansant. La fascination érotique s’exprime par une dynamique poétique qui crée un vaste espace de références littéraires et picturales évoquant des scènes érotiques (Les Bijoux indiscrets de Diderot, le Cantique des Cantiques, l’odalisque peinte par Delacroix, Antiope peinte par Le Corrège) tout en ayant pour but de créer un « nouveau dessin » poétique. Celui-ci consiste en premier lieu en un accouplement des formes corporelles masculines et féminines et, en second lieu, en une projection de reflets fluides en mouvement qui rappellent le procédé de la phantasmagorie. Au niveau textuel, cette fluidité de la forme correspond à un art des mots critique et subversif qui sous l’exposition superficielle du corps fait voir le voyeurisme, le principe économique, l’assujettissement de la femme nue et du moi lyrique essayant de se libérer des images de convention.

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