Résumé

La Querelle de l’abstinente, suite à la parution, en 1566, puis en 1597, du Huitiesme Paradoxe de Laurent Joubert, opposa dans un premier temps le médecin orléanais, Israël Harvet, au médecin poitevin, François Citoys, autour de la question de savoir combien de temps un être humain peut rester en vie sans boire ni manger. Le médecin tourangeau, Béroalde de Verville, s’était d’abord rangé du côté d’Harvet qui réfutait les arguments de Citoys en faveur de la thèse avancée par Joubert. En 1612, alors que la Querelle de l’Abstinente a pratiquement sombré dans l’oubli, le conteur Béroalde de Verville lui redonne une seconde vie. Dans Le Palais des Curieux (Object XVIII), il consacre à la question des abstinences extraordinaires trois brefs récits intitulés « D’une fille qui vivait sans manger », « De l’Epimenidium » et « D’un homme fort sobre ». Nous nous proposons de relire ces textes en nous interrogeant sur 1) les motivations qui ont pu conduire Béroalde de Verville à relancer un débat depuis longtemps classé ; 2) les choix auctoriaux – celui de traiter d’une question médicale sous la forme d’historiettes et celui d’insérer celles-ci dans un recueil de curiosités assemblé « pour le plaisir des Doctes et le bien de ceux qui desirent toujours savoir » ; et 3) la nouvelle dimension que prend alors l’ancienne querelle d’école.

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