Abstract

Recent protests against police violence remind us just how volatile are the emotions inspired by law enforcement. Yet despite current interest in both the history of emotions and the history of policing, these two areas of research have for the most part remained separate. This article brings them together to explore the emotional impact of policing in eighteenth-century Paris. Drawing on documents from the police archive, it shows how fears of the police's expanding influence spread through various milieus. Denizens of the night who were engaged in illicit activities lived in fear of late-night raids. Parents with young boys feared the dangers to their sons posed by seemingly indiscriminate arrests of children found loitering in the streets. Yet sometimes those police actions triggered explosions of anger. Under what conditions did fear of the police become so intolerable that it provoked rebellion rather than subjugation?

Les protestations récentes contre la violence policière nous rappellent la volatilité des émotions inspirées par la police. Mais malgré l'intérêt croissant pour l'histoire des émotions et pour celle de la police, rares sont les études qui les mettent en relation. Cet article se situe à cheval entre les deux champs de recherche. Il se propose d'examiner l'impact affectif de la police parisienne au XVIIIe siècle. Il montre, sur la base de documents trouvés dans les archives de la police, comment les craintes inspirées par l'influence grandissante de la police ont touché différents milieux sociaux. Certains habitués de la vie nocturne engagés dans des activités illicites vivaient dans la crainte de rafles policières. Les parents de jeunes garçons craignaient de voir embarquer leurs enfants lors des campagnes d'arrestations apparemment arbitraires menées pour débarrasser les rues de jeunes qui y traînaient. Mais ces interventions enclenchaient parfois des mouvements de colère. Dans quelles circonstances la peur des services répressifs est-elle devenue si intolérable qu'elle ait provoqué la rébellion plutôt que l'assujettissement ?

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