Abstract

Histories of the French Revolution usually locate the origins of the “one and indivisible Republic” in a strictly metropolitan context. In contrast, this article argues that the French Revolution's debates surrounding federation, federalism, and the (re)foundation of the French nation-state were interwoven with colonial and transimperial matters. Between 1776 and 1792 federalism in a French imperial context went from an element of an academic conversation among bureaucrats and economists to a matter of violent struggle in Saint-Domingue that generated new agendas in the metropole. Going beyond the binary language of union and secession, the article examines the contest over federation and federalism in Saint-Domingue between free people of color and white planters who, taking inspiration from both metropolitan and non-French experiences with federalism, sought to alter the colony's relationship with the metropole while also maintaining the institution of slavery. Revolutionaries on both sides of the Atlantic, unsure which direction to take and without the benefit of hindsight, used the language of federalism to pursue rival interests despite a seemingly common vocabulary. This entangled history of conflicts, compromises, and misunderstandings blurred ideological delineations but decisively shaped the genesis of the French imperial republic.

Généralement, les histoires de la Révolution française placent les origines de la « République une et indivisible » dans un contexte strictement métropolitain. Cet article soutient en revanche que les débats de la Révolution française sur la fédération, le fédéralisme et la (re)-fondation de l'Etat-nation français étaient liés à des questions coloniales et transimpériales. Dans le contexte impérial français, entre 1776 et 1792, le fédéralisme ne fut plus seulement un objet de débats académiques entre bureaucrates et économistes, mais devint un élément central dans une lutte violente à Saint-Domingue qui contribua à infléchir les choix politiques faits en métropole. Au-delà du langage binaire de l'union et de la sécession, l'article examine les conflits cristallisés par les notions de fédération et de fédéralisme entre des libres de couleur et des planteurs blancs qui, s'inspirant d'expériences fédéralistes métropolitaines et étrangères, cherchèrent à modifier la relation de la colonie avec la métropole tout en maintenant l'institution esclavagiste. Des deux côtés de l'Atlantique, les révolutionnaires, qui ne savaient quelle direction emprunter, employèrent le langage du fédéralisme pour défendre des intérêts contradictoires malgré l'usage d'un vocabulaire apparemment commun. Cette histoire faite de conflits, de compromis et de malentendus contribua à brouiller les partages idéologiques mais n'en influença pas moins la genèse de la République impériale française.

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