Arécis

Au cours du seizième siècle, le linge blanc, gage de propreté et signe de distinction sociale, prit une place grandissante dans l'habit. Au gré des modes de la cour et de la venue d'artisans étrangers qualifiés, ou passés par les Flandres et l'Italie, des nouveautés techniques et formelles (point coupé, dentelles, fraises et porte-fraises, etc.) furent peu à peu introduites dans la capitale du royaume de France. En partant du cas parisien, cet article examine les mutations que connut la production de linge entre 1520 et 1620, à la suite de l'apparition de ces procédés nouveaux. Pour la plupart mis en œuvre et transmis par des femmes, ils conduisent à réfléchir aux particularités d'exercice de savoir-faire féminins ainsi qu'au rôle joué par les lingères et par les ouvrières en linge dans le processus d'innovation textile au début de l'époque moderne.

A sign of cleanliness and of social distinction, white linen played an increasingly important role in dress throughout the sixteenth century. Novelties and new technologies (cutwork, lace, and the construction of ruffs, supportasse, etc.) appeared in French workshops in order to follow courtly fashion trends, and because of the arrival of foreign workers trained in Flanders and in Italy. Focusing on the Parisian case, this article examines the influence of these new processes on linen production between 1520 and 1620. The analysis of these techniques, which were implemented and transmitted mostly by women, leads to a broader reflection on the features of feminine know-how and the role played by women workers in early modern textile innovation.

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